vendredi, février 29, 2008

Complexe élaboration de menu

J'ai souvent remercié la vie de n'avoir pas d'enfant allergique. Quelques copines ont des enfants allergiques aux noix/gluten/protéines bovines et cie et les restrictions alimentaires de l'enfant régissent l'alimentation de toute la famille et occasionnellement, de l'entourage.

L'an dernier, pour l'anniversaire de Grand-Charme, j'étais fière d'avoir pensé à tenir compte de ses deux amis musulmans dans la planification du menu. J'avais préparé des pizzas sur pains hamburgers et réservé des pizzas végétariennes pour lesdits amis. Oups! Un troisième ami se déclarait musulman (alors que je le croyais catholique) et nous avons improvisé pour lui un repas qui respectait ses contraintes alimentaires (et ses goûts quelque peu exigeants).

Cette année, c'est Grand-Charme qui était fier d'annoncer à un de ses amis que sa mère avait pensé faire une sauce spaghetti pour éviter les restrictions de l'année dernière (cette année, quatre de ses six invités sont musulmans).

Grand-Charme est arrivé à la maison désolé de m'informer que mon menu n'était pas ok puisque ses amis ne pourraient manger de notre boeuf, qui n'est pas halal.

Nous avons donc tenté de trouver une autre solution. Commander de la pizza, a proposé Grand-Charme.

-Souviens-toi de nos contraintes de l'an dernier pour le pepperoni.

-On pourrait en commander une pepperoni-fromage et une végétarienne? Sinon, des hot dogs...

-Ils ne mangent pas de saucisses...

-Hm...des saucisses au poulet?

-Je ne suis pas sûre...

Voilà que je tergiverse. J'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et de téléphoner directement à une maman musulmane pour qu'elle me donne un cours 101 de l'alimentation musulmane ou qu'elle me propose des choix de menus simples pour l'anniversaire, que nous célébrerons demain.

Je n'ai pas réussi à la rejoindre. La solution est sans doute simple, mais rien ne me vient pour l'instant. Je veux m'en tenir à un seul repas que tout le monde pourra manger, musulman ou pas. Si je ne trouve rien de fait maison, je commanderai de la pizza végétarienne (et ce sera mes enfants qui retireront les légumes de leur part).

Si je prépare du poulet, doit-il aussi être halal?

Je cogite, je cogite. En attendant, un-e gentil-le lecteur-trice, musulman ou pas, aurait-il des menus simples de fête à me proposer?

Finalement, devoir préparer des repas tenant compte de restrictions alimentaires imposées que ce soit pour des questions de santé, de végétarisme-végétalisme et cie ou de religion nous contraint à prendre réellement conscience de ce que nous consommons sans trop nous poser de questions...

jeudi, février 28, 2008

Une chanson, un prénom

Je remplis ma demande de passeport. Je dois écrire tous mes prénoms. J'écris donc mon prénom usuel puis en écrivant mon deuxième prénom, une chanson pas entendue depuis longtemps me revient en tête.



Je la télécharge et ça y est, je pleure comme une madone en l'écoutant. Mon père adorait, semble-t-il, cette chanson et voulait me nommer comme la fille citée. Il a cependant dû respecter sa part du contrat: il avait choisi le prénom de son fils, ma mère choisirait donc le prénom de sa fille. Mon père avait tout de même obtenu que je porte ce prénom sur mon certificat de naissance.

Il lui arrivait, lorsqu'il me regardait les yeux baignant dans sa fierté paternelle, de m'appeler par mon deuxième prénom plutôt que par mon vrai prénom pour le simple plaisir de le prononcer. Je crois qu'il a toujours un peu porté sa désolation de n'avoir jamais eu une "Marie-Christine" en bonne et due forme.

Une esquisse de parcours...

Je me rends compte à quel point je suis inculte en histoire et en géographie en lisant sur la Corse et l'Italie (et je ne suis pas encore rendue au sud de la France!). Je suis tellement énervée (qu'en plus de taper sur les nerfs de mon homme), j'ai rêvé toute la nuit que je voyageais d'un village italien à un autre en ayant constamment peur de manquer de temps ou de place.

L'agent de voyage avait raison: je veux trop en voir d'une seule traite. Il faut penser s'arrêter, aussi (snif snif!). Nous avons limité le voyage à la Corse (une semaine), l'Italie (près de deux semaines -Pompéi, le Vésuve, la côte Amafiltaine, Rome, Florence et Venise (cette dernière si le temps et l'ordre du trajet le permettent). La beauté des paysages, l'immensité, la grandiose nature m'inspirent et m'émeuvent. Je pleurerais devant les beautés de ce monde dont j'ignore encore tout!

Je jongle avec villes et horaires de traversiers pour planifier de façon plus précise notre arrivée et départ de Corse. Aujourd'hui je m'occupe des passeports et attends le retour d'appel de ma sage-femme.

Après le probable départ de Nice pour la Corse et le sud de l'Italie que nous remonterons, nous pourrions terminer le voyage en revenant vers Nice, longeant les Alpes du sud au nord de la France en bifurquant vers Paris pour y passer les derniers jours ou encore passer par le nord de l'Italie, puis traverser les Alpes suisses vers la France si par un heureux hasard une route s'y trouvait.

La portion France (pour la dernière semaine) est celle qui m'angoisse le plus. Pas tant la campagne française que Paris. Je crains de me perdre dans les trop grandes villes, surtout avec ma gang, nos bagages et uniquement le transport en commun puisqu'on se sera débarrassés de la voiture louée avant d'entrer à Paris. On me dit que le transport en commun y est d'une efficacité remarquable, mais c'est qu'on voyage lourd avec toute notre marmaille, nous!

Respiiiirer, être zen, voilà que je ne connais plus du tout!

mardi, février 26, 2008

Imbattable! (modifié pour le visuel)


Ma mère prépare les meilleures salades du monde. Elles sont toujours colorées, savoureuses, inusitées. Elles sont croquantes, différentes. Ses vinaigrettes sont toujours simples et délicieuses. Sur une table communautaire, par leur sex-appeal, leur aspect grano et les ingrédients de sorcière, on reconnait toujours ses plats.

On peut peut-être s'en douter, je suis la digne fille de ma mère (oui oui). Qui donc pourrait résister à mes salades croquantes et colorées, mon incroyable dada du moment?

Quelques feuilles de laitue frisée, panais et carottes râpées, échalotte, petit bouquet de chou-fleur, pommes émincées et une grosse poignée de lentilles germées, le tout rehaussé du jus d'un demi-citron, d'un peu d'huile d'olive et d'une pincée de sel de Camargue.

Un délice! Même ma maman y succomberait!

Idées de grandeur

France, Allemagne, Autriche, Italie. Un mois. Avec mon chum, ma gang et ma bedaine. Mon idée folle du moment. Je sais, c'est débile de penser partir ainsi à mon sixième mois de grossesse (cet été), mais c'est ça pareil. Si ce n'est pas cet été, ça ira à dans quatre ans et je ne suis pas de nature patiente.

J'y pense sans arrêt. Une obsession qui me dévore. Ce que je veux voir, faire, ce dont je rêve de m'imprégner, ce que je souhaite découvrir et offrir du même coup à mes mousquetaires -excellents voyageurs.

Dites-moi que je ne suis pas raisonnable (pour appuyer les dires de mon homme) de penser que je pourrais tenir le coup si loin de chez moi à faire tant de route au bord de mon troisième trimestre avec une si large marmaille, je le sais déjà. Je ne suis pas une fille raisonnable. Cependant, cette absence de raison chez moi a parfois donné lieu à des folies intéressantes et des coups de têtes magistraux.

C'est déchirant de devoir faire des choix, de penser que je n'aurai jamais suffisamment d'une seule vie pour tout voir, de devoir condenser. C'en est profondément déprimant, mais c'est c'est un compromis que je suis prête à faire. C'est ça que je désire, point à la ligne.

dimanche, février 24, 2008

Évasion

Quel bonheur de se retrouver en amoureux loin de la maison, de la marmaille et des responsabilités dans un charmant gîte dont nous sommes devenus des fidèles.

Petit bonheur tranquille que celui de marcher au froid dans le Vieux Trois-Rivières pour nous rendre à notre resto coup de coeur.

Nous nous sommes promis de récidiver régulièrement.

jeudi, février 21, 2008

La lune


Voici la lune lors de l'éclipse lunaire d'hier soir telle qu'immortalisée par Fils Aîné. Cette éclipse, il l'attendait depuis longtemps. Depuis plus d'un an, une grande feuille était affichée sur un meuble de sa chambre avec la date et l'heure de ce grand moment.

Hier, les mots "la lune" se sont donc glissés ça et là dans plusieurs conversations principalement alimentées par l'aîné.

C'est avec une fébrilité rayonnante que Grand-Charme et lui ont bravé le froid pour aller admirer l'heure venue la fameuse éclipse attendue depuis si longtemps.

Grand-Homme et moi, titillés par les exclamations d'enthousiasme des deux grands, avons fini par nous installer devant la fenêtre pour observer le phénomène.

Frédéric ne dormait pas encore et sa curiosité, contrairement à ce qu'on aurait pu croire vu son maigre deux ans et demi, avait été grandement piquée. De la salle à manger, on pouvait décrypter à travers son babillage pas toujours limpide: "La lune! Moi 'ssi veux voir la lune!"

Nous avons consenti. Après tout, les éclipses lunaires n'arrivent qu'une fois aux cinq ans!

Contaminé par cet engouement soudain pour la lune (un concept encore abstrait pour lui contrairement au soleil, sa fixation du moment), il est donc accouru pour nous rejoindre à la recherche de la Belle mystérieuse. Grand-Homme tentait tant bien que mal de lui pointer l'astre, mais Frédéric ne lâchait pas des yeux le banc de neige, visiblement persuadé d'y trouver l'objet de tant d'attention.

C'est alors que je pris la relève et que se révélèrent mes indéniables talents de pédagogue. Je calai mon fils dans mes bras, la lui désignai du doigt: "Regarde Frédéric, elle est là la lune, dans le ciel. Loin, loin, loin. Tu la vois? Elle ressemble à un gros ballon de lumière."

-Ooh! La luune!

-Oui, c'est la lune que tu vois là-haut.

"Donne. Donne maman!", m'ordonna-t-il en ouvrant et fermant la main compulsivement au bout de son bras allongé en direction de la Belle.

-Maman voudrait bien t'offrir la lune mon chouchou, mais ce n'est pas possible.

"Donne maman!" insista-t-il. "Donne gros ballon ciel!".

Je ne sais pas pour vous, mais je trouve les jeunes de plus en plus exigeants.

mercredi, février 20, 2008

Le côté sombre de la grossesse

Est-ce ma simple perception? Je crois que l’on s’attend à ce que toute femme ayant choisi d’être enceinte soit nécessairement rayonnante (détrompez-vous immédiatement sur mon cas). Elle a engendré la vie, elle porte la vie, elle devrait donc surfer sur son bonheur en construction, lui-même issu d’un bonheur que l’on aime croire inébranlable.

Si ce n’est pas le cas, on n’en entend guère parler. On n’en entend guère parler parce que l’autre option, dans l'imaginaire collectif, c’est une femme dans une situation inapte à accueillir un enfant et dans ce cas, la solution est un avortement. Et un avortement se fait sans tapage. En silence. À l’abri des regards, en ravalant ses sanglots. C’est quasi honteux. Il y a plus de 100 000 avortements par année au Canada, mais on en entend parler dans les statistiques seulement.

Quelle femme oserait dire haut et fort : « J’ai avorté mon enfant, ce fut difficile et je porte ma culpabilité, ma désolation ou encore mon profond soulagement » (la sage-femme Isabelle Brabant a écrit, il y a une quinzaine d’années, un texte très beau qui décrivait l’avortement comme une histoire d’amour impossible entre une mère et son enfant)? On porte en silence nos secrets pour ne pas entendre le trop prévisible « Il fallait y penser avant! » aux lèvres pincées et surtout, il faut savoir le faire dans l’humilité puisque l’avortement est un geste réfléchi issu d’une acte inconséquent « nécessairement » irréfléchi.

Il y a tant de jugements, pas étonnant que le sujet soit encore si tabou!

Assumer une décision, dans l’idéal de certains, c’est un peu n’avoir pas le droit de rôder dans des zones grises d’incertitudes et d’hésitations. Nous prenons une décision et à partir de là, interdit de craindre ou de nous plaindre de quoi que ce soit puisque la décision était réfléchie. Cela s’appelle, apparemment, "savoir s’assumer"!!!

Par exemple, si j’ai décidé de fonder une famille nombreuse, me plaindre de mon épuisement serait un peu ne pas savoir assumer mes choix ou encore me plaindre le ventre plein, non?

S’assumer veut-il dire ne jamais avoir le droit de regretter l’envers du côté de médaille choisie? Ou encore, pour se montrer à tout prix rationnel et cohérent, taire à jamais le côté sombre de la décision prise qui nous pèse?

Choisir de devenir enceinte et s’inquiéter de certaines de ses capacités à venir est mal vu, surtout quand on se trouve en connaissance de cause. Mal vu parce que tant de femmes essaient de devenir enceintes et ne réussissent pas, parce que si une grossesse est si pénible pour un corps fatigué, il fallait y penser avant, parce qu’on est déjà multi-millionnaire avec ses enfants vivants et en santé et qu’en avoir voulu encore plus est suicidaire ou capricieux, parce que, parce que, parce que.

Nous vivons dans une société exigeante où la controverse est condamnée. N'est-ce pas justement la controverse qui suscite les réflexions, l'éveil de la conscience, l'ouverture, la tolérance?

Pourquoi ne pourrait-il pas exister un lieu où pouvoir dire en toute liberté sans crainte du regard d’autrui : voici ma décision, mais voici également les appréhensions très réelles qui viennent avec cette décision (pour moi, ce lieu, c'est le bureau de mon extraordinaire sage-femme)?

Pour moi, annoncer le bonheur d’une grossesse, c’est me projeter au 4e mois. Parce qu’il m’est très difficile durant le calvaire du premier trimestre de pouvoir rayonner entre deux nausées, deux sautes d’humeur, deux crises d’angoisse existentielles, deux folles impulsions, deux craintes magistrales, deux crises de larmes où mon univers s'effondre pour un mot de travers, deux apocalypses, deux crises de culpabilité d’être une mère si exécrable, une blonde si médiocre, une fille si malveillante, deux crises d’hypocondriaque dans laquelle je suis persuadée que je vais mourir d’un ou plusieurs cancers (s'ajoutant à mes problèmes cardiaques et pulmonaires imaginaires) au cours de la prochaine année en laissant derrière moi six orphelins éplorés qui n’auront jamais connu leur mère (et qui seront à jamais divisés vu leurs pères différents et qui ne pourront se retrouver que des années plus tard sous l’œil vorace des caméras de Claire Lamarche en faisant pleurer des millions de Québécois au passage) et ainsi voir (de là-haut) basculer dans l’oubli le plus total une famille anéantie par mon tragique décès prématuré. Tout élément composant ma vie est capté à travers les effets pernicieux du verre de ma lunette dramatique!

Je finirai assurément par retrouver mon sourire. Tenez, il y a deux jours, il faisait si doux dehors que je me sentais la plus libre des femmes, je jouissais de marcher en respirant la liberté, j’aurais fait de la chute libre pour crier et me libérer de toutes les toiles d’araignées des frustrations intrinsèques à mon abnégation des dernières années, je serais partie marcher sur les magnifiques montagnes du parc Gros-Morne, j’aurais acheté une nouvelle et graaande maison juste pour le plaisir de changer d’air, de tout réorganiser mon environnement, j’aurais fait les folies les plus gaies qui soient juste pour honorer la vie qui m’habite.

Vivement le deuxième trimestre, qui arrivera avec le printemps.

Hier, après une soirée à grogner après les enfants (et Grand-Homme, ajouterait-il en quête d'un brin de compassion), Fils Aîné est venu s'asseoir près de la lionne redoutable que je suis et m'a dit doucement en marchant sur des oeufs avec ses pantoufles en minou blindées: "Tu sais maman, je t'aime même si t'es enceinte." C'est tout dire...

mardi, février 19, 2008

Pause-tendresse

Je travaille à la révision de mon livre sur mon portable dans la lumière de la salle à manger.

Des cris d'enfants résonnent. Je regarde dehors. Une classe de l'école du quartier prend une marche. Parmi les dizaines d'enfants, je zieute pour trouver un des miens. Tiens, en voilà un. Il s'arrête face à la fenêtre, agite avec fébrilité la main en me voyant, grand sourire au visage. Ses amis s'arrêtent, font pareil.

Les enfants sont excités de faire des bye-bye à la maman de Tout-Doux, qui lui est fier de montrer sa maison à ses copains.

Ils sont charmants.

Les références

J'ai longtemps pensé que les références de mes proches me mettraient en confiance pour dénicher un professionnel compétent qui répondrait à mes besoins.

Erreur de ma part. Presque chaque fois que j'ai fait affaire avec quelqu'un de référé par une de mes connaissances, j'ai été déçue. Déçue de l'incompétence, du manque de professionnalisme, du non-respect du prix fixé, de l'attitude ou de plusieurs de ces aspects du travail.

Pire encore, comme je crains de léser ou de mettre dans une position embarrassante le proche qui, pensant m'aider, m'a référéé quelqu'un en lequel il croyait, je n'ose me plaindre trop fort.

Ce matin, j'en ai mon casque. Je suis frustrée, je me sens dupée et pas indulgente pour une cenne. Le comptable que j'ai payé très cher pour faire mes impôts d'entreprise et qui me promettait mer et monde au niveau du service, eh bien il n'a pas rempli son mandat. Voilà une semaine que je tente de le rejoindre. Niet. Nada. Il ne retourne pas mes appels.

Cerise sur le sundae, j'ai reçu ce matin un avis de non-production d'impôts du gouvernement alors que le comptable-non-fiable m'avait garanti que le tout avait été posté avant Noël.

Extrêmement déçue je suis. Mon ton ne sera pas très agréable le jour où je l'aurai enfin au bout du fil (ou du collet, grrr).

vendredi, février 15, 2008

Sensibilité nouveau genre

Tout-Doux (8 ans), en se brossant les dents: "Maman, est-ce que ça se peut un nez sensible aux mots?"

-Un nez sensible aux mots?

-Oui. Je te demande ça parce que l'an dernier, Professeur expliquait à toute la classe quoi faire si jamais on saignait du nez et au même moment, le sang s'est mis à couler du nez d'Helaman!! C'était comme si le nez avait entendu les explications de Professeur!

Euh...Et il respire par les oreilles, ton ami?

On se soucie de moi

Coco (six ans): "Maman, quand tu vas te réveiller demain, j'espère que tu vas être encore en vie."

Je l'espère aussi, mon chéri.

Ce qui me tire par en-avant

-Le goût amer d'une trop longue et infertile discussion avec une personne qui entretient avec trop de soin sa hargne: parce que je cherche à m'éloigner et me dissocier des propriétaires de cette attitude malsaine énergivore, j'avance en éliminant tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à de la rancoeur chez moi;

-Rencontrer par hasard cette jeune femme que je croise rarement mais qui chaque fois m'énergise par la sérénité, l'équilibre, l'amour d'elle-même et la simplicité qu'elle dégage: ce genre de personne m'inspire;

-Aller prendre une longue marche par une splendide matinée comme celle-ci, sentir mon coeur battre, respirer l'air frais et me sentir physiquement accomplie;

-Ranger une boîte d'objets dans une chambre mûre pour tourner une page, pour revivifier l'énergie ambiante;

-Penser à l'indécente fondue au fromage promise par mon homme (et regagner les calories perdues par la marche!);

-Penser à mon week-end sans enfants au rythme modéré.

Voilà qui vivifie une journée!

mardi, février 12, 2008

Domestique demandé

De nature discrète, vous saurez toutefois vous faire présent sans que je n'aie à vous interpeller. Naturellement, vous saurez quand vous effacer.

C'est en chantonnant gaiement que vous vous éveillerez le matin. Vous serez charmant, accueillant envers les enfants et saurez vous faire respecter. Vous superviserez la préparation des lunchs si je suis encore au lit.

Vous m'apporterez en souriant une coupe de jus d'orange au moment où vous estimerez (avec justesse bien sûr) que j'ai récupéré suffisamment pour pouvoir entamer une belle journée.

Vous saurez vous adapter à mes goûts irréguliers. Vous pourrez me servir autant un immense bol de compote de pommes qu'une brioche encore chaude ou une tranche de rosbif saignant. Vous aurez l'indulgence de ne pas m'en vouloir si je vomis le tout malgré le soin que vous y aurez apporté pour me faire plaisir. Votre mission première: me simplifier la vie.

Si je me réveille en me trouvant particulièrement moche ou coupable de n'être pas à la hauteur de tout ce que je voudrais faire/être, vous appuierez les dires de Grand-Homme avec élégance en m'avouant que vous me trouvez épatante et magnifique, vous.

Vous saurez tellement vous faire apprécier que lorsque vous me verrez soupirer en me "battant" avec mon fils de deux ans pour lui enfiler manteau et mitaines, vous prendrez la relève en chantonnant une comptine avec votre subtil accent.

Vous réchaufferez la voiture pour que je n'aie pas froid et votre galanterie naturelle vous dictera de m'ouvrir la portière avant de me conduire à la garderie. Si toutefois vous vous aperceviez que la jauge à essence indique un réservoir vide, vous prendrez soin de faire le plein (en n'allant pas au Petro-Canada, ni chez Esso) pour m'éviter cette désagréable tâche.

Vous pourrez vous reposer durant mon avant-midi au café (si la maison est propre et rangée). Pour dîner, vous m'attendrez avec des repas légers et diversifiés. Vous penserez me faire couler un bain brûlant pour que je me détende en ne songeant à rien d'autre qu'à moi-même. Si vous possédez certaines compétences en massothérapie, vous me laisserez les évaluer par la suite en abusant si le coeur m'en dit. Sinon, vous penserez faire venir pour moi une massothérapeute compétente.

Vous aurez votre après-midi de libre pendant ma sieste (si je ne vous ai pas envoyé faire les interminables courses). Si la charrue est passée, vous penserez pelleter le banc de neige pour que je n'aie pas à maugréer dessus. Vous devrez également posséder certaines compétences administratives pour remplir de la paperasse diverse et effectuer certains suivis.

Au retour de l'école des enfants, vous leur servirez une collation et leur ferez penser de vider leurs boîtes à lunch et ramasser leurs mitaines-tuques-salopettes dans l'entrée. Placer leurs bottes en paires sur le tapis, aussi. Vous leur rappelerez également que leur mère ne tolère pas les sacs d'école qui encombrent le plancher.

Si toutefois mes enfants exigeaient de vous que vous remplissiez à leur place leurs tâches, vous leur rappelerez gentiment que vous êtes à mon service.

Vous superviserez les devoirs pendant que votre divin repas embaume la maison et que je m'émerveille devant vos talents de cuisinier que je réquisitionnerai à l'occasion les soirs où préparer le souper est un fardeau. Après le repas, vous rangerez la cuisine pendant que je m'occupe des bains et parle-discute-joue un peu avec les enfants et mon amoureux.

En soirée, si j'avais une fringale particulière, vous serez aussi désigné (et heureux de l'être) pour courir à l'épicerie. Le simple fait de répondre à mes besoins -même contradictoires- vous fera plaisir sans toutefois que vous n'affichiez de façon abusive votre contentement.

Il se pourrait que mon amoureux et moi ayions envie de sortir. Dévoué, vous serez alors heureux de passer la soirée avec les enfants afin de nous éviter de nous casser la tête pour dénicher une gardienne.

Vous saurez prendre maintes initiatives qui me réjouiront par le simple fait que je n'aurai pas eu à ouvrir la bouche pour formuler des demandes. Loyal, intelligent, raffiné, droit et diplomate, vous serez un allié hors du commun pour la maisonnée.

Cette description de tâches n'est évidemment pas exhaustive. Ça aussi, vous en êtes conscient...

dimanche, février 10, 2008

Triste équivalence

Il fallait bien arriver à cette journée un jour ou l'autre. Voilà aujourd'hui vingt-trois mois et six jours que Thomas nous a quittés. Un capital de journées passées équivalent au nombre de jours qu'il a vécus.

Dans la balance, d'un côté le poids de la valeur d'une vie, de l'autre, le poids de la douleur et du Vide.

La courte durée d'une vie n'altère en rien sa valeur.

vendredi, février 08, 2008

Grande-Dame au summum de l'élégance

Tu sais que ton petit de deux ans est empathique quand il t'embrasse le sternum en disant: "Pati bobo!" lorsque tu te plains de l'oppression des nausées "là".

Tu sais que ton petit de deux ans est très empathique quand il ouvre le robinet entre chaque jet de bile maternelle matinale pour s'assurer que le prochain sera reçu dans un lavabo propre.

Tu sais que ton petit de deux ans est très très empathique quand il te sussure avec compassion en approchant sa tête de la tienne lors de chacun de tes insupportables spasmes précédant l'arrivée du fruit de ton estomac: "Hou la la, maman! Hou la la! Hou la la, beau maman!"

Note: Avec toute ma marmaille, je cumule plus d'une année complète du calvaire des nausées. Je suis loin de voir le beau bébé rose qui vient au bout d'une grossesse! En ce moment, je fraternise surtout avec mes acides fluides internes. Subir l'humiliation de vomir en public constitue l'une de mes pires hantises. Je n'ose plus aller au café de crainte de vomir sur le beau tapis ou pire encore, sur mon portable. Il m'est arrivé par le passé des situations tellement embarrassantes!

Bon appétit à tous!

mercredi, février 06, 2008

Plaisirs simples pour enfants

Tout-Doux me demandait cette semaine si nous pourrions bientôt refaire un spécial comme nous avions fait le soir où je les avais laissés boire dans mes coupes à porto. Cela m'a fait sourire.

J'avais préparé une "slush" aux fraises avec mon nouvel appareil. Les enfants étaient tous agglomérés autour de moi à surveiller l'appareil concasser les fraises congelées et la glace. Hélas, la quantité de précieux breuvage était minime. Pour camoufler le tout aux enfants, je leur avais servi leur "slush" dans mes minuscules coupes.

Combien ravis ils étaient! Ils ont même eu droit à DEUX verres! Ils ne sont pas très exigeants, au fond. Qu'est-ce qui leur fait plaisir? De la vaisselle spéciale, que je les autorise à dormir sur le plancher, sur le divan ou dans la chambre de leur frère, qu'ils puissent choisir la sorte de céréales sans que je ne rechigne parce que leur choix s'arrête sur des céréales bourrées de sucre, que je leur laisse casser les oeufs lorsque je prépare un gâteau, que je les laisse prendre leur bain à la lueur d'une bougie. Qui a dit qu'il coûtait cher de faire plaisir aux enfants d'aujourd'hui?

Les rituels et les dépendances

Depuis un temps, je songe à écrire un billet sur les rituels. J'aime les rituels. J'ai entendu ce matin à la radio que les rituels agréables étaient une composante importante du bonheur. Il est vrai que mes rituels font partie de mes moments de bonheur.

J'aime aller rédiger au café. Être anonyme dans un endroit chaleureux et familier. Boire un café latté, aussi, sans voir les traîneries de la maison. Allumer des bougies dans la maison. Me coller contre mon homme en regardant un film. Aller rejoindre mon amoureux pour dîner, voler cet instant à la course folle de la journée et en jouir. Apprécier les moments de solitude en voiture pour cogiter.

Je me suis demandé parfois à quel moment un rituel agréable devenait une dépendance et si la dépendance était menaçante dans la mesure où elle était positive. Je ne crois pas être dépendante de quoi que ce soit d'autre que l'amour, mes enfants et Internet. J'apprécie le café latté, les apéros, l'écriture. En suis-je dépendante pour autant? Ce sont des plaisirs agréables à insérer dans des rituels et je n'aime pas en être privée. En fait, j'aime savoir que je peux en profiter, même si je ne le fais pas. Cela me donne une impression de liberté.

À quel moment le plaisir de prendre un verre de l'alcoolique devient-il une dépendance? À quel moment le plaisir de recevoir de l'affection devient-il une dépendance pour le dépendant affectif? La ligne peut sans doute être très mince entre les deux...

La simplicité


Il y a un mois que j'attends les chardonnerets sur ma nouvelle mangeoire. À ma grande désolation, aucun ne s'est pointé.

Hier pm, j'ai remarqué ceci à côté de ma mangeoire: quelques graines collées sur un rouleau de papier de toilette. C'est Tout-Doux je crois qui a fait ce bricolage à l'école.

Ce matin, une mésange va et revient grignoter les graines sur sa superbe mangeoire.

Mes enfants ont raison. La vie est injuste.

Pas besoin d'une mangeoire très complexe pour attirer les oiseaux...

mardi, février 05, 2008

Sur la voie de la zénitude, mais...

Je fais de gros efforts pour être zen, lâcher prise, accepter les choses comme elles viennent sans me faire trop de mauvais sang pour ce que je ne peux changer.

Je sais maintenant m'étonner. J'ai réussi à refuser une entrevue pour un poste intéressant la semaine dernière, je ne suis pas stressée à outrance parce que je n'ai pas encore posté un document important pour un autre poste allléchant et je n'ai pas fait de cas du fait que je n'aie presque pas touché à la révision de mon livre ces derniers jours.

Bon d'accord, je suis enceinte ET frappée depuis huit jours par un vilain virus qui me réduit à un lamentable état larvaire où mon besoin absolu est de dormir vingt heures par jour, mais pour l'angoissée de la performance que je suis, avoir su établir des limites MALGRÉ mes contraintes physiques est une première. Je m'étonne, vraiment (et m'auto-congratule aussi pour cela).

La situation n'est par contre pas encore parfaitement réjouissante. C'est que les enfants ne cessent malheureusement pas de se provoquer, se chamailler et de venir rapporter des inepties parce que leur mère est un monstre d'intolérance. Les responsabilités ne s'envolent malheureusement pas durant le premier trimestre de la grossesse de ces gentes dames pour leur permettre de récupérer de tant de fatigue.

La moindre tâche m'épuise et malgré tout le sommeil gagné, je n'ai pas l'énergie de ma volonté. Ce sont hélas mes Amours autour qui paient pour...

Je revendique sauvagement le droit de répondre aux demandes des enfants UN À LA FOIS sans être dérangée ou interrompue (qu'est-ce que je serais heureuse de gagner ça de façon permanente!!). Je suis irritable et grimpe dans les rideaux quand on coupe la parole (un gros problème pour certains ici), qu'on lance des petites flèches empoisonnées à ses frères en espérant que je n'aie rien vu, qu'on me dise devant la mystérieuse disparition du XXième aiguisoir de la maison (ou le plat qui traîne sur le comptoir, ou le motton de dentifrice dans le lavabo de la salle de bain, ou la pinte de lait vide rangée au frigo) un unanime: "C'est paaaas moiiii!".

Fils Aîné affirme qu'il est le plus malchanceux de la fratrie car son statut d'aîné fait de lui celui qui m'a endurée le plus grand nombre de fois dans cet état d'irritabilité extrême (qui empire hélas de grossesse en grossesse).

Je partirais en voyage. Il me semble que, fin du premier trimestre, énergie et patience revenues, une petite escapade en amoureux loin-loin-loin me revigorerait...

J'y songe...Faire le vide pour mieux faire le plein...

dimanche, février 03, 2008

Les filles, ces étranges créatures

Parce que je n'ai que des garçons, la plupart des gens ne peut s'empêcher d'imaginer que je souhaite ardemment avoir une fille.

Même si j'ai souvent cru la même chose, je me surprends chaque fois à être soulagée de mettre au monde uniquement des garçons. C'est qu'avec les garçons, je reste en terrain connu.

Je ne connais rien aux filles et en toute honnêteté, je suis persuadée que je ne saurais être une mère à la hauteur pour une petite fille. Je ne connais rien aux chicanes de filles, aux na-na-ni-na-nère, aux coiffures exotiques, aux bitcheries féminines qui m'effraient, aux crises de princesses, aux filles-à-papa, au pleurnichage à l'heure de brosser les cheveux. Je ne sais non plus si les filles jouent encore à la corde à danser et à l'élastique.

Et ne me dites pas que je suis moi-même passée par là: moi, je jouais aux cow-boys avec mon frère et ses amis, je grimpais dans les arbres et sur les toîts et j'attrapais couleuvres et grenouilles. Je ne pleurnichais pas et étais une loyale fille-à-maman (même en étant un garçon manqué).

Frédéric était planifié pour être mon dernier enfant. Il fut le seul dont nous ne connaissions pas le sexe avant la naissance. Dans un moment éphémère de courage vis-à-vis l'inconnu, j'ai espéré très fort avoir une petite fille. Lorsqu'il est né, la sage-femme le maintenait dans l'eau tandis que je hurlais encore et ne réalisais pas qu'il était déjà hors de mon sein. Calmement, elle m'a dit que je pouvais le prendre.

J'ai alors immergé mes mains pour le sortir de l'eau et l'ai pris contre moi. Ça m'a demandé beaucoup de courage pour braver la crainte d'être déçue et découvrir son sexe. J'ai suivi lentement des yeux le cordon qui flottait jusqu'à son sexe pour enfin oser regarder mon homme et éclater en sanglots. De déception, oui!!!

Encore un garçon! Je pleurais de désespoir tandis que bébé était calme et ne semblait nullement au courant d'être le proprpiétaire de ses deux énormes et désespérants testicules rouges qui flottaient eux aussi sur l'eau. Pauvre bébé! Porter le poids d'une telle (éphémère!) déception! Ce n'était pas sa faute, pauvre Amour!! Je l'ai alors mis au sein et j'ai été heureuse. Déçue de ne jamais connaître la maternité d'une fille, mais heureuse qu'il soit là et soulagée aussi de ne pas être confrontée au risque d'être une mère maladroite ou désemparée avec un bébé fille avec lequel tout le monde aurait mieux su faire que moi.

D'accord, je suis moumoune, mais ça a quelque chose de confortant de demeurer sur ce terrain où j'ai déjà fait mes preuves. Cette angoisse de fille est pire de grossesse en grossesse. De longs mois d'angoisses à venir...

Tous dysfonctionnels

Après avoir eu Bismuth le lapin "claustrophile", Spermo le chat schizophrène (mort-né, je l'ai ranimé de justesse mais il porta son traumatisme toute sa vie), Saki la narcissique chronique et d'avoir été témoin du grave problème d'inhibitions sociales de Fifille et de l'hystérie ajouté au dédoublement de personnalités aigü de Tella (la chatte de ma mère qui se prend pour un dragon), je livre maintenant un nouveau diagnostic: notre chatte Mimi souffre d'un grand trouble de dépendance affective.

Un chat sain d'esprit, ça existe?

vendredi, février 01, 2008

De travers

J'ai de travers mon passage à la station-service d'hier soir. J'ai acheté de l'essence à 1.14$ le litre dans une station Petro-Canada Super Relais.

Quelques coins de rue plus loin, les autres stations-service affichaient toutes 1.05$.

Je me suis souvenu avoir entendu aux nouvelles que les Super Relais de Petro-Canada de la région de Québec se pliaient à cette pratique douteuse et inéquitable (qui consiste à faire grimper ses prix de près de 10¢ le litre durant la nuit pour les redescendre au prix du marché au matin).

Eh bien sur la rive-nord de Montréal, on a droit à la même pratique.

Cela insulte profondément la consommatrice que je suis. J'irai dorénavant faire le plein ailleurs.